Synopsis
Le docteur radiologue Jérôme Bahuon s’est lancé le défi de traverser l’Atlantique à la rame pour sensibiliser le grand public au don de moelle osseuse, dernier remède aux malades atteints de cancers du sang, telle la leucémie.
Une traversée en solitaire, sans réelle assistance, un parcours du combattant comme le vivent les malades.
A travers cette aventure profondément humaine, découvrez l’océan, dans toute son immensité, et la volonté, la vraie, celle qui déplace des montagnes (ou un bateau dans ce cas…).
Visitez le site internet de la Traversée Bigood pour plus d’informations sur le don de moelle osseuse.
La Traversée Bigood
Stéfan GIRRES – Girwet Production – 2019
Avec Jérôme BAHUON, Circé COUGNARD, Dominique CONIN, Cathy-France MARTIN
Lieu : océan Atlantique
Durée : 58min
Musique originale par Nicolas MARTIN
Quelques notes personnelles
Contrairement à Un Océan de Sommets, où Alexandre m’avait contacté après être revenu d’expédition, j’étais au courant du projet de traversée de Jérôme, un ami du collège, bien avant son départ, car il m’avait déjà demandé de réaliser une vidéo pour une campagne de crowdfunding et démarcher des sponsors.
A l’origine, il devait effectuer sa traversée en participant à la course Rame-Guyane et ainsi bénéficier d’un suivi et d’une assistance en cas de (gros) souci. Les autres participants (une grosse dizaine habituellement) n’étant éventuellement pas trop loin, mentalement, l’aventure se serait avérée totalement différente d’une traversée en solitaire.
Malheureusement, de gros soucis dans l’organisation de la course ont conduit à sa disparition pure et simple, les participants étant pour la plupart prêts au départ. Certains ont renoncé, mais Jérôme non. Trop de travail déjà effectué, trop d’enjeu : il ne cherche pas à traverser juste pour le défi personnel.
« Ma traversée est pour moi symbolique : chaque coup de rame que je vais donner, je le donnerai en hommage au combat que mènent ces malades. Je serai seul face à la menace et il me faudra tenir bon. »
Finalement, il partira seul, sans assistance.
Avant le départ, on se cale sur le matériel vidéo (des GoPros et un drone) et surtout son : quitte à se filmer en train de parler, il faut essayer d’avoir le meilleur son possible. Mais l’espace est réduit sur l’embarcation et Jérôme aura autre chose à faire une fois parti, donc on fait au plus simple : des GoPros pour pouvoir aller sous l’eau (il a prévu d’inspecter sa coque) et juste pour leur résistance à l’humidité (2 mois dans un environnement humide salé ne sont pas tendre avec le matériel électronique) dont une équiper d’un micro, et un drone.
Pas d’images drone !
Le drone n’aura pas survécu à sa première sortie en mer ! Jérôme n’a pas eu le temps de bien maitriser toutes les options. Au milieu de son vol, le drone se retrouve « bloqué » horizontalement : plus possible de la faire revenir vers lui !
Il réagit en ramant rapidement vers lui (il peut encore le faire monter/descendre) mais alors qu’il est presque arrivé à son niveau, le drone déclenche un ReturnToHome car il est en fin de batterie. Malheureusement, le point de départ enregistré était fixe et plus du tout à l’emplacement du bateau…
Jérôme s’est donc contenté de regarder tristement son drone retourner à son point de décollage puis s’enfoncer dans l’eau lorsque la batterie était vide…
Tant pis pour les images drone !
Ça rame !
Au fur et à mesure de son voyage, Jérôme écrit un journal de bord quasi-quotidien, relayé à terre par Cathy-France MARTIN sur les réseaux sociaux. Très prenant, on peut y suivre ses péripéties et surtout l’évolution de son état physique et mental.
Il arrive au terme de sa traversée au bout des deux mois initialement prévus. Je récupère l’ensemble des images une fois qu’il est rentré en France métropolitaine.
Ça monte !
Toujours contrairement à Un Océan de Sommets, où les images étaient assez peu nombreuses et avec très peu de paroles des protagonistes, Jérôme s’est mis en scène et a souvent parlé face caméra. On a donc de la matière.
A moi maintenant de tout visionner ! Une douzaine d’heures au total !
Je regarde tout en accéléré pour gagner du temps, en triant par jour et marquant les prises intéressantes/utilisables.
Puis j’effectue un deuxième passage pour dégager les thématiques récurrentes qui peuvent faire l’objet de séquences.
A partir de là, j’assemble un premier bout à bout qui dure 7-8h. Ok, il reste du travail !
Ensuite c’est un travail de dégraissage et d’affinage : je pars de ce montage et je raccourcis les passages trop long, j’enlève les images finalement pas si intéressantes et je supprime les séquences les plus faibles narrativement.
Je répète l’opération plusieurs fois, en repartant du montage précédent après avoir laissé un temps suffisant s’écouler (quelques jours généralement) pour recommencer avec un oeil « neuf ». La durée est divisée presque par deux à chaque fois. Et plus le montage devient court, plus c’est rapide ! (bon, ça reste long, on va pas se mentir)
Arrivé à une durée d’une heure environ, les véritables finitions commencent. A ce stade, il m’est apparu qu’il y avait des « trous » dans la chronologie du voyage, Jérôme filmant plutôt les événements marquants ou insolites que la routine. Le vrai manque que je remarquais était le trop peu d’informations sur l’évolution de son état physique et mental. J’ai eu alors l’idée d’utiliser son génial journal de bord pour apporter les informations manquantes et apporter des cassures dans le rythme du montage. Après sélection des passages, j’ai enregistré Jérôme les lisant et pour certains extraits, je me suis filmé en train de les écrire (je l’ai fait moi-même pour des raisons de praticité et parce que Jérôme étant médecin, on n’aurait rien pu lire…).
Quelques animations plus tard et nous voilà au résultat final, dont je suis fier !
N’hésitez pas à me contacter pour toute question ou projet de documentaire sur une expédition.